Est-on sérieux quand on a dix-sept ans ?
Dix-sept ans de Colombe Schneck
Juin 84, Colombe Schneck a dix-sept ans, elle est jeune, insouciante, elle va bientôt passer son bac.
Elle a un petit copain, elle prend la pilule régulièrement, puis moins régulièrement :
La première semaine, je pense à la p
ilule tous les soirs. Ensuite il m’arrive d’oublier. Cela m’amuse moins, ce n’est plus une nouveauté, un truc de grand, juste une contrainte. J’ai du mal avec les contraintes.
Les accidents, c’est pour les autres, pense-t-elle, jamais rien ne lui arrivera. Elle veut devenir journaliste, elle a tout l’avenir devant elle.
Colombe a dix-sept ans, elle va subir une I.V.G. Son avortement se passe bien, pas de séquelles physiques :
Je n’ai rien senti. Et je ne sens toujours rien. Un peu de fatigue, un pincement dans le ventre. Rien de grave.
Mais aujourd’hui, suite à une interview d’Annie Ernaux dans les pages de L’Humanité, où elle racontait l’avortement subie par elle en 1964, cette époque justement où « rien n’est jamais acquis pour les femmes, et notamment le droit à l’avortement », Colombe Schneck, séparée et mère de deux enfants, éprouve le besoin de revenir sur un épisode de sa vie qu’elle n’a jamais oublié. Cet enfant aurait aujourd’hui 30 ans.
Dans ce court récit, Colombe évoque un événement jamais banal, mais une décision assumée, dont on ne sort pourtant pas indemne et qu’on n’oublie jamais.
Jamais banal ?
A la lecture de cet article, j’ai envie de renvoyer vers ce blog : http://blog.jevaisbienmerci.net/qui-sommes-nous/pourquoi-cet-appel-et-ce-blog/