Faux amis
De si bons amis de Joyce Maynard
Quand Ava et Swift Havilland, couple fortuné, décident de prendre sous leur aile Helen McCabe, celle-ci est au plus bas. A quarante ans, Helen a perdu la garde de son fils Oliver, huit ans, et partage sa semaine entre rencontres aux Alcooliques Anonymes, petits boulots de serveuse et soirées à faire défiler sur son écran les profils d’hommes célibataires de la région. Après s’être réfugiée depuis l’enfance derrière des récits de vies fantasmées pour masquer sa fragilité, elle trouve auprès des Havilland ce qu’elle a toujours désiré : se sentir unique et aimée. Dès lors, la vie d’Helen est soumise aux moindres caprices du couple – dont la perversité prend des apparences de bienveillance -, les laissant même s’immiscer dans les prémices de sa relation avec Elliot, un comptable dont le quotidien simple et rangé attire le mépris de ses nouveaux amis. Jusqu’où Helen se laissera-t-elle manipuler par les Havilland, tandis qu’une seule chose compte à ses yeux : récupérer la garde d’Oliver…
Trop beaux pour être vrais
Bienvenue chez Ava et Swift Havilland, tout droit sortis d’une série américaine acidulée sous le soleil californien avec villa et piscine de rêve ! Seule ombre à ce tableau idyllique, le fauteuil roulant dans lequel se déplace Ava suite à un accident de voiture. Ces millionnaires philanthropes, charismatiques et bienveillants prennent sous leur aile Helen McCabe, sans emploi fixe, condamnée pour alcoolisme au volant et privée de la garde de son fils. Fascinée par ce couple parfait qui veut absolument lui venir en aide, Helen tombe peu à peu sous leur charme…. vénéneux. Lorsqu’elle fait la connaissance d’Elliot, un « vulgaire » comptable, Ava et Swift s’en mêlent …jusqu’au drame final où tout va s’écrouler comme un château de cartes.
L’ « upper class » au vitriol
Quand Joyce Maynard s’attaque à l’ « upper class » américaine, elle ne fait pas semblant ! A travers les portraits des Havilland, elle dépeint une classe supérieure méprisante et humiliante : Ava est hautaine, mielleuse et fielleuse, Swift, vieux beau, est sûr de lui et égocentrique. Mais l’auteur prend un malin plaisir à jouer avec ses personnages et rétablit une certaine justice avec une fin surprenante dans laquelle les plus faibles peuvent prendre leur revanche sur les plus forts ! Ce n’est sans doute pas son meilleur roman, mais le lecteur ne s’ennuie pas dans ce page-turner psychologique construit comme un polar et parfaitement huilé !
https://www.francebleu.fr/emissions/les-livres/maine/de-si-bons-amis-de-joyce-meynard#