Shakespeare façon Joyce Carol Oates
24Carthage de Joyce Carol Oates
Tout semble aller comme il se doit dans la petite ville américaine de Carthage en ce samedi 10 juillet 2005, si ce n’est que Juliet Mayfield, la ravissante fille de l’ancien maire a, pour des raisons peu claires, rompu ses fiançailles avec le caporal Brett Kincaid, héros de retour de la guerre d’Irak. Un héros blessé dans sa chair et dans sa tête, dont Cressida, la jeune soeur rebelle de Juliet, est secrètement amoureuse. Or, ce soir-là, Cressida disparaît, ne laissant en fait de traces que quelques gouttes de son sang dans la jeep de Brett. Qui devient alors le suspect numéro 1 et, contre toute attente, avoue le meurtre… Sept ans après, un étrange personnage surgit qui va peut-être résoudre l’impossible mystère…
Ca ressemble à du polar…
Dans la première partie du roman, le lecteur se laisse prendre au jeu de l’enquête : disparition, intervention des policiers, arrestation d’un suspect même s’il n’y a aucune trace du corps. Or, dans la deuxième et troisième partie du livre, l’auteur opère un changement radical de décor et amène peu à peu le lecteur à s’interroger sur la réalité de cette disparition.
L’écrivain des classes moyennes américaines
A travers ce nouveau roman inclassable plutôt réussi, Oates dénonce une fois de plus les travers de la société américaine : des créationnistes au couloir de la mort en passant par la guerre en Irak ou la violence, rien ne lui échappe. Quant à l’histoire parfois rocambolesque, elle fonctionne, même si la fin reste ouverte. Un livre hypnotique et puissant, difficile à refermer…