Victimes collatérales
La sorcière / Camilla Läckberg
Une fillette de quatre ans disparaît de la ferme isolée de ses parents. Après une longue battue, Nea est retrouvée nue sous un tronc d’arbre dans la forêt, assassinée. Fait troublant : la fillette se trouvait à l’endroit où, trente ans plus tôt, avait été découvert le corps sans vie de la petite Stella, une fillette du même âge qui habitait la même ferme. À l’époque, deux adolescentes, Marie et Helen, avaient été condamnées pour le meurtre : elles avaient avoué avant de se rétracter. Désormais mariée à un militaire autoritaire et psychopathe, Helen mène une vie recluse, non loin de la ferme, dans l’ombre des crimes passés. La belle Marie, quant à elle, est devenue une star du cinéma à Hollywood ; pour la première fois depuis la tragédie, elle vient de revenir à Fjällbacka pour un tournage. Cette coïncidence et les similitudes entre les deux affaires sont trop importantes pour que Patrick Hedström et son équipe puissent les ignorer, mais ils sont encore loin de se douter des répercussions désastreuses que va avoir leur enquête sur la petite localité. De son côté, Erica Falck écrit un livre sur l’affaire Stella. Une découverte la trouble : juste avant son suicide, le policier responsable de l’enquête à l’époque s’était mis à douter de la culpabilité des deux adolescentes. Pourquoi ?
Plaidoyer pour la différence
Au menu de ce nouvel opus, l’assassinat d’une petite fille de quatre ans retrouvée dans la forêt qui fait écho à celui d’une autre petite fille retrouvée morte au même endroit 30 ans plus tôt. A cette époque, Hélène et Marie, deux adolescentes de 13 ans s’étaient accusées du meurtre. Cette nouvelle affaire relance l’enquête. Alternant le XVIIème siècle et le présent, Camilla Läckberg jongle habilement avec ses personnages et livre l’un de ses meilleurs romans.
La dimension sociale est au coeur même de ce polar qui aborde sans tabou la situation des migrants, les ados victimes de harcèlement, les violences conjugales ou les familles démissionnaires. Au fil de ce page-turner, l’intrigue complexe se construit patiemment pour aboutir à la scène apocalyptique finale qui interpelle sur le fonctionnement d’une société bien malade. Un livre intense, véritable hymne à la tolérance et à la différence. Vivement le prochain !
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